Franchir le seuil de la succursale de la Banque de France à Bourg-en-Bresse et pénétrer dans le hall d'accueil est toujours aussi impressionnant. D'autant plus que les lieux quasi déserts ne sont plus occupés que par la dizaine de collaborateurs du directeur Patrick Croissandeau.
Dans quelques mois, une page se tournera définitivement et le château de la rue Alphonse-Baudin, construit en 1875 et inauguré en 1878 à deux pas de la gare, pourra préparer sa reconversion. "Nous devrions nous installer en décembre dans nos nouveaux locaux, beaucoup plus rationnels et adaptés, situés au 1 de la rue du 23e Régiment d'infanterie, toujours à Bourg, explique le directeur qui conservera ses fonctions en terre burgienne. Nous occuperons 300 m2 au rez-de-chaussée de l'ancien immeuble Thémis où les notaires étaient autrefois installés, ajoute-t-il. Les travaux extérieurs sont terminés et ceux à l'intérieur vont démarrer. Le choix du site n'a pas été simple car nous voulions un lieu visible. Au croisement de la rue du 23e RI et du boulevard Maréchal-Leclerc, face au Campus Lyon 3, c'est chose faite. En attendant, nous allons préparer nos cartons, conserver quelques archives précieuses et verser le reste aux Archives départementales."
Les temps changent !
La volonté de quitter un espace devenu beaucoup trop vaste ne date pas d'hier. Selon Patrick Croissandeau, le choix stratégique de la Banque de France remonterait à 2015 : "Entre 2016 et 2020, nous avons déroulé ce plan un peu partout dans le pays. La succursale de Bourg n'est pas la seule concernée. Elle est même l'une des dernières, souligne-t-il. Notre environnement comme nos missions ont changé. Elles ont évolué et de nouvelles se sont rajoutées, plus en phase avec les nouvelles technologies pour une banque plus visible. Aujourd'hui, les services à l'économie, tant en direction des particuliers que des entreprises, sont privilégiés. Nous développons également une mission d'éducation et d'accompagnement des situations les plus fragiles."
Comme l'explique son directeur, la Banque de France a connu la dématérialisation, l'ouverture des portails destinés notamment aux consultations ou aux dépôts en ligne. "Au fil des années, certaines de nos actions ont été centralisées à Lyon et au cours des cinq dernières années, l'effectif à Bourg est passé de 25 à 12 puis 10 personnes. La pyramide des âges étaient favorables. Socialement, elle nous a aidés à faire les choses comme il faut" reconnait-il.
Un site idéalement positionné
L'avenir du prestigieux bâtiment de la Banque de France est suspendu au bon vouloir des candidats à son acquisition. Quelques-uns se seraient déjà manifestés, intéressés par l'ensemble, ses places de stationnement et ses arbres, séquoia et pin noir, plusieurs fois centenaires. Le rez-de-chaussée, les trois étages et les dépendances ont connu plusieurs extensions dont une principale en 1925. Cinq ans plus tôt, le terrain situé à l'arrière avait été vendu à la Ville de Bourg pour construire l'école de la rue Brillat-Savarin, longtemps appelée école de la Banque.
"Le dossier est à présent entre les mains de notre direction de l'immobilier à Paris", souligne Patrick Croissandeau. En revanche, le directeur ne confirme pas les informations qui circulent sous le manteau concernant le prix de vente : "Comme tout le monde, j'ai entendu parler d'une mise à prix à un million d'euros… Mais je ne dispose franchement d'aucun élément précis !" affirme-t-il.
