En guère plus de trois ans d'existence, la nouvelle fédération départementale du bâtiment et des travaux publics a su renouer pleinement le fil avec les instances nationale et régionale qui avait un temps été interrompu par la précédente.
C'était l'objectif premier de son président, Patrick Richiero, et de l'équipe d'entrepreneurs qui l'entoure. Les deuxièmes assises du BTP Savoie ,qui se sont tenues vendredi dernier à Chambéry, ont démontré, s'il en était besoin, qu'il a été atteint.
Pas moins de 200 personnes étaient présentes et illustraient « la force du réseau » cher à son fondateur, heureux de pouvoir leur faire écouter, en préambule et sur grand écran, le président de la FFB, Olivier Salleron, leur délivrant un message fort.
Philippe Lansard : "« Nous accompagnons la transition énergétique, mais attention de respecter un planning cohérent », affirme Philippe Lansard.(©Bruno Fournier)
« Le bâtiment, dit-il, incarne une contribution fondamentale au bien commun en apportant des réponses aux grands enjeux sociétaux du moment : le développement économique du pays, la lutte contre le changement climatique, la cohésion sociale… Notre capacité à traverser la crise a été révélatrice des valeurs fortes des entrepreneurs et artisans… Soyez fier de votre entreprise, soyez fier de votre profession ».
Autre message fédérateur, celui de Philippe Lansard, président de la Fédération BTP AuRA, venu en voisin de Haute-Savoie. « Arrêtons de stigmatiser les entreprises du bâtiment, dit-il. Construire ce n'est pas (que) polluer la planète c'est surtout répondre à un besoin qui est de donner un cadre de vie à tous.. Nous accompagnons la transition énergétique, mais attention de respecter un planning cohérent pour y arriver ».
Au programme des assises également, les interventions de Lise Gandrille-Talarico, directrice Savoie de la Banque de France, et de Fabrice Hainaut, directeur général de l'OPAC de la Savoie, qui apportèrent des éléments intéressants sur la conjoncture économique et la capacité de rebond du secteur du bâtiment ce printemps ; mais aussi sur la poursuite des investissements des bailleurs sociaux du département pour lesquels (comme pour les promoteurs privés) l'avenir consiste à « trouver du foncier ».
Un appel du pied
Autre temps fort de la matinée : la table ronde sur le thème du Lyon-Turin. Président (réélu) du Département, Hervé Gaymard tenait tout d'abord à en souligner son rôle dans la genèse du projet, son prédécesseur, Michel Barnier ayant tenu à ce que l'on ne parle pas uniquement du TGV Lyon-Turin, mais également du fret ferroviaire qui, en mettant les camions sur les trains, jouera un rôle environnemental autant qu'économique important pour la Savoie.
C'est encore le département qui est, selon son président, à l'origine de la relance du dossier, organisant des assises qui ont mis sur la table les enjeux des accès au tunnel de base sous les Alpes.
« Le tunnel, ce n'est plus un projet, c'est un chantier », déclara, pour sa part, Josiane Beaud, chef de la délégation française de la commission intergouvernementale du Lyon-Turin, confirmant que, désormais, ce sont bien les accès (dont le choix d'itinéraire reste à préciser), entre Lyon et la Maurienne, auxquels il convient de réfléchir, pour finaliser ce qui sera le grand « corridor méditerranéen » de l'Europe.
Il y a aussi les « chantiers périphériques » (nouvelle gare de Saint-Jean-de-Maurienne, giratoire, logements…) dont le promoteur du Lyon-Turin (Telt) est le maître d'ouvrage et au sujet desquels Parick Richiero souhaiterait qu'ils soient délégués au communes ou au département, afin que les entreprises locales puissent mieux en bénéficier.
En attendant, le président du BTP Savoie assure de la solidarité de la fédération au Lyon-Turin qui ne pourra qu'être porteur pour l'avenir.