Les textes officiels relatifs à la RE2020 « retouchée » devraient être publiés d'ici l'été 2021. Ils ne s'appliqueront aux permis de construire des logements neufs qu'à compter du 1er janvier 2022. Le secteur du BTP dispose ainsi d'un délai supplémentaire de 6 mois pour se préparer aux nouvelles normes climatiques et énergétiques.
Un calendrier revu et corrigé qui « décale d'autant les jalons suivants d'évolution des seuils d'émission carbone : tant en logement individuel que collectif, ils sont désormais fixés à 2025, 2028 et 2031 », a indiqué la ministre. Concernant les constructions tertiaires, l'État va instituer une concertation rapide, puis une consultation des instances obligatoires, pour les règles qui concerneront seulement, dans un premier temps, les bureaux et les établissements scolaires. Pour une entrée en vigueur des nouvelles règles courant 2022.
« Chaque filière aura sa place »
Face à l'inquiétude des filières des matériaux de construction dits « conventionnels », comme le béton et l'acier, de voir les filières des matériaux biosourcés, au premier rang desquelles le bois, être consacrées par la future réglementation, Emmanuelle Wargon s'est montrée rassurante : « Chaque filière aura sa place : le bois, mais aussi les matériaux géosourcés (la pierre de taille, par exemple) ainsi que la brique, le ciment et le béton si ces derniers réduisent leurs émissions de 34 % d'ici à 2030, comme ils s'y sont engagés par ailleurs ».
Le gouvernement a ainsi modéré son discours par rapport aux annonces de novembre 2020. Ainsi l'État ne prétend plus que l'ossature bois sera devenue la norme en maison individuelle à l'horizon 2030. Les seuils des émissions de carbone des matériaux ont été légèrement augmentés, selon le nouveau calendrier 2025-2028-2031, pour « favoriser la diversité des modes constructifs ». Et le bois lui-même a aussi sa marge de progression sur plusieurs champs : coûts, acoustique, incendie…