Hausse du coût des matériaux, inflation, pénurie d'essence, guerre en Ukraine... Le contexte du moment n'est pas vraiment reluisant pour beaucoup de Français. Notamment pour les artisans du bâtiment, en première ligne face à toutes ces problématiques. Conséquence, ils sont, selon la Capeb Rhône et Grand Lyon, de plus en plus nombreux à frôler le burn-out.
La Capeb Rhône et Grand Lyon de plus en plus confrontée à des adhérents en souffrance
"En cette rentrée 2022 et face au contexte économique de plus en plus stressant, la Capeb Rhône et Grand Lyon alerte sur le nombre croissant de chefs d’entreprise en situation proche du burn out et son incidence sur le plan économique et social", indique d'ailleurs la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment.
Les conséquences de ce mal-être sont nombreuses selon la Capeb. "La pénurie des matériaux puisque tous les corps d’état sont désormais touchés par des stocks qui diminuent ; l’allongement des délais d’approvisionnement et de livraison ; une augmentation des coûts qui peuvent atteindre jusqu’à + 30% ; des chantiers qui, dans l’incapacité d’être finis dans les temps impartis, génèrent des indemnités de retard ; la pénurie de main d'oeuvre ; le poids toujours plus grand des démarches administratives..."
Conséquence, la Capeb Rhône et Grand Lyon se retrouve de plus en plus confrontée à des adhérents en souffrance et constate une forte augmentation des appels de chefs d’entreprises demandant des informations en vue d’arrêter leur activité. "Depuis septembre 2022, ces appels ont même été multipliés par deux."
Pour leur venir en aide, la Capeb Rhône et Grand Lyon a déjà mis en place plusieurs outils. Mais l'organisation demande également des mesures rapides.
Les mesures souhaitées par la Capeb Rhône et Grand Lyon
"Nous souhaitons le remboursement, comme pour le secteur agricole et les TP, d'une partie de la TICPE pour les carburants utilisés pour
des véhicules professionnels ; il faut imposer aux banques et aux assureurs crédits qu’ils ne dégradent pas la cotation des entreprises dès lors qu’elles décident de reporter le remboursement de leur PGE ; que les industriels et les négoces ou distributeursparticipent activement au comité de crise du BTP mis en place par le gouvernement, intègrent dans leurs prix le juste coût de la décarbonation, assument les risques d’augmentation des prix avec la filière dans le cadre d’une charte de solidarité. Nous exigeons également des fournisseurs qu’ils préviennent au moins 3 mois à l’avance les entreprises du bâtiment de toute augmentation des prix et qu’ils maintiennent une stabilité des prix également durant au minimum trois mois."
Autres mesures demandées, une TVA à taux réduit de 5,5% pour l’ensemble des travaux de rénovation ou encore un mécanisme de bouclier tarifaire du coût de l’énergie aux niveaux européen et français pour disposer d’une production industrielle à prix maîtrisé et permettre la continuité des politiques publiques de rénovation énergétique et environnementale, directement menacées par la flambée des coûts des matériaux.