AccueilActualitésDiagnostic immobilier : "Nous avons beaucoup souffert du DPE gate"

Diagnostic immobilier : "Nous avons beaucoup souffert du DPE gate"

Chahutée ces derniers mois, la filière du diagnostic immobilier réclame plus de soutiens pour mener la réforme du DPE et la mise en place de l'audit énergétique. Explications avec Raphael Eulry, délégué général de Sidiane.
Les polémiques liées aux atermoiements autour du nouveau DPE sont injustes selon Raphael Eulry, délégué général de Sidiane.
Shutterstock - Les polémiques liées aux atermoiements autour du nouveau DPE sont injustes selon Raphael Eulry, délégué général de Sidiane.

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La filière a un problème d'image auprès du grand public. Comment Sidiane lutte-t-il pour redorer le blason du diagnostic immobilier ?

Nous avons beaucoup souffert de ce que l'on a appelé le DPEgate, c'est vrai. Parce que les nouveaux DPE ne sont pas toujours fiables, on a remis en cause le travail de toute une profession. Ça n'est pas normal. Et pas juste.

"Se poser la question de la formation, de la certification et du contrôle"

La très grande majorité des diagnostiqueurs est composée de gens honnêtes, compétents, qui font de leur mieux, avec les moyens qu'on leur donne. Toujours est-il que, pour redorer notre image, il faut se poser la question de la formation, de la certification et du contrôle.

Raphael Eulry, délégué général de Sidiane.

Comment ?

Déjà, on demande des contenus et des durées de formations qui soient renforcées. Aujourd'hui, ça part un peu dans tous les sens, avec du e-learning, du présentiel, avec des contenus pas toujours adaptés... Il est indispensable de créer de la formation initiale. Il nous faut des bacs +2, bacs +3 dédiés au diagnostic et partout dans l'Hexagone.

C'est une profession passionnante, utile, rémunératrice, où l'on peut évoluer, qui participent au défi de la rénovation énergétique…"

Pour ça, on se doit de travailler avec les territoires mais aussi le Ministère de l'enseignement. Il en va de l'attractivité du métier. C'est une profession passionnante, utile, rémunératrice, où l'on peut évoluer, qui participent au défi de la rénovation énergétique… Mais les jeunes ne le savent pas.

La filière manque de bras ?

Oui, comme beaucoup d'autres. A l'heure actuelle, on dénombre 10 000 diagnostiqueurs en France. Mais pour atteindre les objectifs actuels, il faudrait être 12 ou 13 000. Donc il y a urgence à attirer de nouveaux profils. Et pour ça, plutôt que de faire de grandes campagnes de publicité tapageuses qui n'aboutissent à rien, il faut travailler sur le sens de notre métier qui est en perpétuel évolution.

"Pour le DPE, nous défendons un indice de complétude"

Pour revenir à ce DPEgate, estimez-vous que c'est une polémique qui n'a aucun fondement ?

Mon premier constat, c'est de dire que c'est injuste. Après, nous ne voulons pas faire l'autruche non plus. La manière avec laquelle sont faits les DPE aujourd'hui crée une insécurité dans la donnée. Ça s'explique surtout par le manque d'informations fournies par les propriétaires.

Lorsque l'on va voir un médecin généraliste mais qu'on ne lui dit pas où on a mal, depuis quand et avec quelle intensité, il va avoir du mal à faire un bon diagnostic. Pour le DPE, c'est la même chose. C'est pour ça que nous défendons un indice de complétude. Concrètement, il s’agit d’un pourcentage des données renseignés dans le DPE par rapport à celles nécessaires à la réalisation d’un bon diagnostic.

Si nous avons un indice de complétude à 95 %, cela veut dire que le diagnostiqueur dispose des données pour faire un diagnostic de qualité, en revanche si nous sommes à 45 %, il n’est pas possible de garantir la fiabilité du DPE.

"Si on a plus de responsabilité civile, on ne peut plus travailler"

Il y a quelques semaines, l'assureur MMA s'est retiré du marché du diagnostic et a stoppé sa couverture en responsabilité civile pour les professionnels. Ça vous inquiète ?

On regarde la situation avec attention. Tout simplement parce que si on a plus de RC (NDLR : responsabilité civile) on ne peut plus travailler. Mais il reste des assureurs en place aujourd'hui. Il y a même de nouveaux acteurs qui rentrent sur le marché.

Toutefois, oui, la sinistralité a augmenté, principalement à cause de l'augmentation du volume de DPE mais aussi avec la mise en place de l'opposabilité qui entraîne une judiciarisation de la profession. Ce qui pourrait augmenter les coûts assurantiels et donc augmenter le montant des assurances. A nous d'être vigilants là-dessus.

L'interview complète à retrouver dans notre édition du 23 février.

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