Plus de 50 exposants : entreprises, organismes, bureaux d’études, associations, institutions… étaient présents dans le grand hall de la Région mercredi 19 octobre, pour échanger avec les acteurs de la maîtrise d’ouvrage et de la maîtrise d’œuvre, à l'occasion de la Journée de l'éco-bâtiment.
Comme parrain de la manifestation, le cluster avait convié le président du plan bâtiment, Philippe Pelletier. Le plan bâtiment durable, issu du Grenelle de l’Environnement, a été créé en janvier 2009.
Son rôle a permis de développer des concertations et de faire émerger des solutions partagées sur les champs de la construction et de la rénovation entre les pouvoirs publics et les acteurs privés.
Accéleration des processus de certification et d'assurance
Le ministère de la Transition écologique a chargé, le 10 mai 2022, le plan Bâtiment durable de co présider, avec le CSTB, et la direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature (DGALN) le comité de pilotage de la feuille de route : "Décarbonation de la chaîne de valeur cycle de vie du bâtiment".
Marie-Soriya Ao, Philippe Pelletier ©ES
Il s’agit de piloter quatre groupes de travail : composants des ouvrages ; construction neuve ; rénovation ; exploitation et usage des bâtiments.
La feuille de route doit être établie avant le 1er janvier 2023 et contribuera à alimenter l’élaboration de la future stratégie française sur l’énergie et le climat, ainsi que le plan France 2030.
"L’objectif pour 43 ans, fixé en 2007 de tous les bâtiments en basse consommation à 2050 n’a jamais été remis en cause par les gouvernements successifs, explique Philippe Pelletier. Seul ajout qui a été fait, c’est celui de Hulot, alors ministre de l’Ecologie, qui inscrit la notion de neutralité carbone. Le programme est calé, chacun doit se conformer à ces objectifs."
Pour ce qui concerne le fonctionnement industriel de la filière éco-bâtiment, il faut que la certification et les avis techniques CSTB et les assurances suivent : "Les compagnies ont souvent besoin de plusieurs années de recul pour assurer des procédés de construction innovants : bois, bois-paille, chanvre etc. Chacun fait en sorte d’accélérer ses processus."
De la formation chez les fournisseurs ?
Autre problème, la proportion unique d’entreprises unipersonnelles en France, 550 000 entreprises qui emploient 650 000 salariés : "Il faut donc faire avec cette population d’entreprises et les amener à la performance énergétique des bâtiments, tout en travaillant par regroupement d’entreprises, car un maçon, un électricien, un couvreur, doivent travailler ensemble… Une formation au sein même des fournisseurs type Point P, Samse, etc. peut-être une piste pour ne former les professionnels sans les extraire longtemps de leur entreprise, car ils ne pourraient pas se le permettre."
Une autre révolution culturelle sera celle du hors site qui permet d’industrialiser une partie de la construction, mais il ne faut pas que les artisans se sentent dépossédés, ils auront un autre rôle...