AccueilVU-EnginsElectricité, hydrogène, gaz… pour les engins de TP, le virage sans diesel est encore loin

Electricité, hydrogène, gaz… pour les engins de TP, le virage sans diesel est encore loin

Bruno Godart, loueur-distributeur de machines et engins de la marque chinoise Sany, à Saint-Quentin-Fallavier, revient sur le manque d'offre en motorisation alternative.
Les constructeurs s’engouffrent dans les alternatives au diesel : Sany va proposer une nouvelle mini pelle électrique 2T, tandis que Hyundai va présenter une 14T à hydrogène
Les constructeurs s’engouffrent dans les alternatives au diesel : Sany va proposer une nouvelle mini pelle électrique 2T, tandis que Hyundai va présenter une 14T à hydrogène

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Acteur du secteur depuis plus de 30 ans, Bruno Godart, à l’instar de ses confrères loueurs-distributeurs, ne constate pas encore d’engouement très marqué sur les nouvelles motorisations, notamment électriques. "Nous sommes plutôt spécialisés dans les grosses machines,précise le chef d’entreprise. Mais l’électrique commence à équiper les petites machines de 1,6 à 2,6 tonnes. Cela concerne beaucoup les travaux spécifiques, en intérieur, urbains, ou de nuit."

De la demande sur l'électrique non rechargeable

Toutefois, l’offre se développe aussi ailleurs. Les constructeurs Volvo et JCB ont déjà sorti des machines électriques. Une Hyundai très attendue par le concessionnaire lyonnais Curty, une "hydrogène" 14 tonnes sur pneus, va sortir. Elle sera présentée lors du Bauma (NDLR : le grand salon international du matériel TP à Munich en Allemagne fin octobre).

"La marque Sany ne sera pas en reste, poursuit Bruno Godart. Elle sort une mini pelle 2 tonnes 100 % électrique. Je ne connais pas encore cette machine. Aujourd’hui, la demande que je reçois porte sur les engins électriques non rechargeables (NDLR : branchés par câble sur le secteur), pour des plates-formes statiques de recyclage avec des pelles industrielles équipées de grapin, des concasseurs… Ces engins présentent de très bonnes performances en électrique, parfois supérieures aux thermiques."

Selon ce spécialiste expérimenté, les mini pelles rechargeables actuellement sur le marché ont une très bonne stabilité, grâce à bonne répartition des batteries. "Sur l’autonomie, c’est encore un peu juste, complète Bruno Godart. Lorsque vous travaillez avec des outils standard type godet, ça va, en revanche lorsque l’on a des équipements spécifiques comme une pince de tri, on consomme davantage, et l’autonomie tombe vite de 6 heures à 4 heures."

Une taxe sur les recharges électriques ?

Les opérateurs des entreprises de TP ne pourront plus intervenir en diesel à moyen terme dans les zones à faibles émissions (ZFE). Alors, les constructeurs mettent le paquet sur la R&D : "Cependant, le problème reste le coût, tempère Bruno Godart. On est encore de 20 à 30 % plus cher en électrique. Toutes les entreprises de TP ne peuvent pas se le permettre. Par ailleurs, on évoque de plus en plus la mise en place d’une taxe qui sera perçue par l’Etat sur la recharge électrique des véhicules, via le compteur Linky, pour compenser la perte en taxe TIPP sur les carburants pétroliers…"

Quel que soit le produit, l’énergie pose un problème de coût pour l’exploitation des machines de TP. "Le carburant GNR a doublé en 18 mois, pour atteindre 1 € HT… Je ne parle pas du gaz dont le prix s’est envolé…" Seul point positif, la technologie a beaucoup progressé, ce qui permet de réduire drastiquement la consommation : "Sur les injections, on est passé de 250 à plus de 1 000 bars chez Sany, affirme le concessionnaire. Tout est fait pour réduire la consommation. Sany est revenu sur des moteurs six cylindres, avec plus de couple. On s’aperçoit qu’ils consomment moins…"

Un engouement sur la machine avec conducteur

La stratégie des entreprises de travaux publics, notamment les grands groupes, les poussent de plus en plus vers la location d’engins avec conducteur. Bruno Godart a senti cette tendance depuis longtemps dans le métier : "Nous sommes passés en 4 ans, de 6 à 24 salariés, se félicite le dirigeant. Dont 15 conducteurs d’engins et chauffeurs de camions… C’est plus compliqué, il faut faire de la formation, recruter, communiquer avec l’entreprise utilisatrice. J’ai nommé un référent location qui suit les chantiers, forme les conducteurs, suit les intérimaires si besoin. Le client n’est pas perdant…"

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