La canicule sévit une nouvelle fois cette année. Et malgré les nombreuses mesures mises en place par les entreprises pour adapter le travail, certaines professions sont soumises à une baisse de productivité. Le BTP n’échappe pas à cette diminution de l’activité. Sans arrêt obligé de s’adapter, le secteur est bien souvent contraint par les caprices du temps.
En période de canicule, "compliqué sur les enrobés ou le béton"
Il faut par exemple souligner qu'au-dessus de 32°, il devient difficile de travailler le béton. Sur le chantier du quai Saint-Antoine à Lyon, Sébastien Prigent, chef de chantier pour l’entreprise Jacquet, évoque cette difficulté. "Les grosses chaleurs, c’est problématique avec pratiquement tous les matériaux, mais le plus compliqué c’est sur les enrobés ou avec le béton. Heureusement, ici on travaille essentiellement avec de la pierre", glisse-t-il.
De plus, l'OIT - Organisation internationale du travail - estime qu’avec des chaleurs qui avoisinent les 33-34°, la productivité du travailleur peut baisser de près de 50 %. Jérémie Barral, chef d’équipe chez Jacquet, confirme cette baisse du niveau d’activité. "Notre production avec la chaleur est bien diminuée par rapport au reste de l’année. On est obligé d’aller plus doucement et de faire des pauses régulièrement. À partir de 11 h, le travail devient de plus en plus compliqué et l’après-midi c’est souvent insoutenable", lâche le chef d’équipe. "Et bien que ça nous fatigue plus que le reste du temps, on est obligé de faire avec", ajoute Sébastien Prigent.
Difficile d’arrêter un chantier en milieu de journée
Un manque à gagner conséquent pour les entreprises de travaux publics. La Fédération français du bâtiment a d’ailleurs annoncé, mi-juillet, être en train de constituer un dossier pour que les canicules soient considérées comme intempéries. A l’instar des épisodes de gel, de neige, de verglas, de pluie, de vent ou encore les inondations de chantier, les vagues de chaleurs pourraient entraîner un arrêt temporaire de travail. Actuellement, cette décision revient à l’appréciation de l’employeur.
Sébastien Prigent soutient cette volonté de la FFB, mais il émet quelques réserves. "Je suis 100 % d’accord sur le fait qu’au-dessus d’une certaine température, il faut considérer cela comme de l’intempérie. Par contre, je pense que c’est compliqué à mettre en œuvre. Les grosses chaleurs sont atteintes pendant l’après-midi. Mais on ne peut pas arrêter un chantier comme cela à 13 h parce qu’il fait trop chaud", souligne-t-il.
En effet, lorsque que des opérations de travaux sont en cours, il paraît difficile de tout stopper. Une question pratique à laquelle la FFB et les entreprises devront répondre, le phénomène caniculaire devenant de plus en plus récurrent.
La Métropole s’adapte également
Face aux fortes chaleurs, les équipes de la Métropole de Lyon qui œuvrent sur les chantiers de voirie s’adaptent également. "Nous adaptons les horaires lors des périodes de canicule en les limitant aux périodes du matin, indique la collectivité. Seule une équipe par subdivision reste en journée pour les interventions d’urgence. Les entreprises de travaux publics appliquent elles aussi (mais cela relève de leur responsabilité) des aménagements d’horaires pour leurs employés."