« 47 % des usages énergétiques reposent sur le charbon, le pétrole et le gaz naturel. Nous sommes encore très loin de l'objectif fixé pour 2050 : atteindre la neutralité carbone », rappelle d'entrée de jeu la professeure Carine Sebi.
Et la coordinatrice de la chaire « Energy for society » d'ajouter : « Seuls, les États n'y arrivent pas. Les entreprises ont leur rôle à jouer ». Cette dernière souhaite « offrir aux entreprises les moyens de développer leurs procédés et leurs services en vue d'accélérer la transition énergétique, tout en "embarquant les citoyens" ».
Elle affiche trois axes de recherche bien définis : comprendre comment les entreprises coopèrent pour créer de nouveaux services énergétiques innovants, comprendre les stratégies d'innovation durable des entreprises et comprendre l'implication des nouveaux usages (notamment la « servicisation », soit le fait de mettre en place une logique de prestation de services plutôt qu'une prestation de fourniture) sur les futurs modèles économiques du secteur de l'énergie.
« Les enjeux sont de verdir notre mix énergétique, d'agir sur la manière de consommer pour arriver à une sobriété énergétique et d'améliorer l'effi cacité énergétique – notamment du parc de bâtiments –, tout en conservant un confort égal. Il s'agit de développer de nouveaux marchés d'aff aires pour changer la logique dominante ». Faire front commun pour la transition « La vision ne s'améliore que lorsque l'on marche à plusieurs, insiste à ce sujet Yohann Cordier, directeur RH pour Engie.
Le partage des données et des savoir-faire est un moyen d'avoir la vision la plus précise possible. Ce que fait Gem aujourd'hui, c'est mettre ensemble des acteurs qui ont envie de partager quelque chose et de travailler ensemble ». Aux côtés d'Air Liquide et de la Banque Populaire AuvergneRhône-Alpes, le groupe énergétique figure parmi les trois mécènes de la chaire « Energy for society », qui s'appuie également sur l'expertise des pôles de compétitivité Tenerrdis et Minalogic.
« Nous avons aujourd'hui besoin d'une expertise académique pour analyser les modèles qui fonctionneront ou non, d'où notre volonté de rejoindre cette chaire. La transition énergétique est une vraie préoccupation de nos clients », explique pour sa part Pierre-Henri Grenier, directeur adjoint de la BP Aura.
« Les entreprises ont besoin d'innover, notamment dans le secteur de l'énergie. Nous sommes convaincus du rôle de l'hydrogène dans la transition énergétique, qui peut être utilisé de multiples façons dans les transports »,
complète Xavier Vigor, vice-président d'Air Liquide. La chaire dispose d'un budget annuel de 150 000 €, comprenant un poste à temps plein et la production d'enquêtes quantitatives et qualitatives, ainsi que des études, « dont au moins une ne concernera pas l'hydrogène, afin de permettre de s'inspirer d'autres modèles ».