En 2019, la consommation de gaz en Auvergne-Rhône-Alpes n'a augmenté que de 4 %, pour se situer à 50 TWh. Les grands clients industriels, implantés dans la Vallée de la Chimie, sur la Plaine de l'Ain ou encore à Clermont-Ferrand, ont consommé 16 TWh, soit une hausse de 9 % par rapport à 2018. Cette augmentation résulte d'un accroissement de 66 % de la demande de gaz du secteur de la production électrique. « Le gaz est une source de production d'électricité flexible et mobilisable rapidement, qui a permis de pallier la moindre disponibilité du parc nucléaire et la baisse de la production hydraulique », analyse Georges Seimandi, délégué territorial Rhône Méditerranée de GRTgaz. La consommation liée aux distributions publiques a été comparable à 2018, à 34 TWh.
10 M€ pour le biométhane d'ici 2025
Dans la région (hors Cantal), GRTgaz gère 3 924 km de réseau qui approvisionnent quatre stations de compression, 98 sites industriels et 420 postes de distribution publique pour 1 156 communes desservies en gaz. Ce patrimoine a bénéficié de 36 M€ d'investissement l'an dernier et a fait l'objet de 36,7 M€ de commandes à des entreprises régionales. « À partir de cette année, nos efforts d'investissement vont notamment porter sur l'adaptation de notre réseau à l'accueil des gaz renouvelables et au nouvel usage du gaz qu'est le GNV. Nous investirons 10 M€ pour le biométhane dans la région d'ici 2025 », fait savoir Georges Seimandi. Le biogaz, l'hydrogène et les gaz de synthèse se développent fortement grâce à la vitalité d'un tissu régional d'environ 370 entreprises. « 60 % des entreprises de la filière gaz régionale s'intéressent aux gaz renouvelables. Elles induisent déjà plus de 8 000 emplois », souligne le délégué territorial.
Plus de cent projets de biométhane en Aura
À ce jour, douze sites de méthanisation, dont trois stations d'épuration, sont raccordés aux réseaux gaziers et ont produit 119 GWh en 2019, soit l'équivalent de la consommation annuelle de 9 300 ménages. Plus d'une centaine de projets de biométhane sont en file d'attente dans la région et permettront de porter la production à 1,5 TWh par an d'ici trois ou quatre ans. « En Auvergne-Rhône-Alpes, 90 % du potentiel biogaz est d'origine agricole », précise Georges Seimandi.
Pour accompagner cette dynamique, une charte Ambition Biogaz 2023 a été signée en mai 2019 par l'État, la Région, l'Ademe, Aura Energie Environnement, la Chambre régionale d'agriculture, l'Agence de l'eau, Bpifrance, GRDT et GRTgaz. « Le défi de la transition énergétique nécessite un engagement de tous les acteurs publics et privés de l'environnement et de l'énergie », conclut Georges Seimandi.