"Aujourd’hui, il n’y a pas une entreprise qui ne recherche pas du personnel." Pour Arnaud Godevin, directeur de l’Ecole supérieure du bois (ESB), qui forme principalement des ingénieurs, c’est bien le recrutement qui constitue la principale source d’inquiétude des professionnels du bois actuellement. "C’est extrêmement frustrant puisque l’activité est là."
La filière bois doit travailler son image
En effet, portée par la nouvelle réglementation environnementale 2020 et le soutien des pouvoirs publics, la filière bois connait une croissance quasi-inédite depuis quelques mois. Mais, pour répondre à ces nouveaux marchés, les bras manquent.
Pourtant, les formations existent dans l’Hexagone. Notamment en Auvergne-Rhône-Alpes, région la mieux dotée avec 101 établissements sur le territoire.
Des besoins en scierie, sur les métiers forestiers...
"Mais ça n’est pas assez, regrette Bénédicte Muller, chargée de missions emploi-formation pour Fibois Auvergne-Rhône-Alpes. Ça ne suffit pas à combler tous les besoins, notamment sur les métiers de la scierie, les métiers forestiers, les postes d’opérateurs sylvicoles… Toutes ces professions souffrent encore d’un problème d’image et peinent à attirer les jeunes. Quand on pense à la filière bois, la plupart des gens imaginent des professions pénibles, physiques…"
Un constat partagé par Mathieu Hugon, de l’Institut européen de la menuiserie, de l’agencement et de l’ébénisterie, organisme qui dépend des Compagnons du devoir. "Ça devient urgent de trouver du personnel qualifié et compétent. Mais on continue à dévaloriser les métiers manuels actuellement. Peut-être aussi que nous, organismes de formation, nous n’avons pas su évoluer pour répondre aux attentes."