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Lauren Sené, DRH Bouygues bâtiment Sud-Est : "Nos métiers restent attractifs"

Acteur incontournable du BTP, Bouygues bâtiment et sa branche Sud Est (Auvergne-Rhône-Alpes, PACA et Monaco) ont fait de la formation un axe majeur.
Lauren Sené, DRH Bouygues bâtiment Sud-Est : "Nos métiers restent attractifs"
Bouygues Bâtiment Sud Est.

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Bouygues bâtiment Sud-Est rayonne sur plusieurs régions, Paca et Auvergne-Rhône-Alpes, et deux pays, la France et Monaco. Ça représente combien de salariés au total ?

Nous employons environ 900 collaborateurs, quasiment tous en CDI, au sein de sept agences françaises (NDLR : Lyon, Clermont, Annecy, Valence, Grenoble, Marseille et Nice) et une monégasque. Parmi eux, nous avons tous les types de statuts : 500 cadres, 145 Etam (employés, techniciens et agents de maîtrise) et 260 compagnons.

Pour Bouygues construction Sud-Est, "former représente une réelle opportunité de faire découvrir nos métiers"

Dans cet effectif global, que représente l’alternance ?

C’est 6 % du total. Avec un objectif de passer à 7 % d’ici l’année prochaine. Nous voulons vraiment accroitre la part de l’alternance.

Quelle est la philosophie de Bouygues vis-à-vis de l’alternance et de l’apprentissage ?

Pour nous, former, ça représente d’abord une réelle opportunité de faire découvrir nos métiers. Ça permet aussi de renforcer les liens entre les écoles et le monde de l’entreprise. C’est indispensable pour attirer de nouveaux talents dans notre secteur.

"Le maître d’apprentissage s’engage sur la durée"

Mais former c’est aussi du temps à investir. Comment sont choisis vos maîtres d’apprentissage ?

Déjà, ils doivent avoir cette culture de la transmission du savoir-faire, l’envie de faire découvrir, de partager…Chez nous, il n’y a pas de passerelle privilégiée. Tout le monde peut devenir formateurs. Il faut d’abord être volontaire. Et être sur place, pour créer un vrai binôme avec l’apprenti. On demande aussi à ce que le maître d’apprentissage s’engage sur la durée. Pour un CAP, ça va être deux ans d’investissement par exemple. Et au préalable, avant de démarrer leur mission, ils sont eux même formés au tutorat. Ça leur permet d’apprendre à développer leurs compétences managériales, à donner du temps sans trop en perdre…

Quelles qualités recherchez-vous chez un apprenti ?

Le sérieux, la motivation, la ponctualité... Nos métiers sont très engageants. Nos apprentis doivent les vivre comme une véritable passion.

"On mène une vraie politique de mixité"

Être une fille n’est donc pas un problème ?

Bien sûr que non. Effectivement, le secteur reste très masculin (NDLR : il y a 33 % de femmes chez Bouygues bâtiment Sud-Est, hors compagnons), notamment dans les métiers opérationnels, chez les compagnons particulièrement. Mais on mène une vraie politique de mixité.

C’est-à-dire ?

Nous sommes très impliqués auprès des écoles, nous visitons des collèges, afin de promouvoir le BTP. Il y a également eu de vraies avancées en termes d’égalité salariale, tout comme au niveau des évolutions et des parcours de carrière (NDLR : Bouygues bâtiment Sud-Est affiche un index égalité hommes-femmes de 88 sur 100). Et nous faisons aussi très attention à l’adéquation vie professionnelle - vie personnelle.

Voir partir de bons profils, c’est le lot d’une entreprise comme la nôtre. Ça fait partie du jeu"

Combien d’apprentis ou stagiaires sont embauchés à la fin de leur cursus de formation ?

Environ 70 % des effectifs de stagiaires et TFE (NDLR : travaux de fin d’études). Et on propose aussi de nombreux contrats à nos alternants. Qu’ils soient restés un, deux ou trois ans. Globalement, le taux de transformation est très bon chez nous.

Lauren Sené, DRH Bouygues bâtiment Sud-Est

Lorsqu’une alternance ne se transforme pas en CDI, c’est un échec pour vous ?

Honnêtement, un peu, oui. Lorsque l’on investit du temps, comme on le fait à chaque fois, c’est aussi pour que derrière, ça se transforme en une relation pérenne. Mais voir partir de bons profils, c’est le lot d’une entreprise comme la nôtre. Ça fait partie du jeu.

"1 000 et 1 500 formations par an"

Comment suivez-vous vos alternants lorsqu’ils sont à l’école ?

Nous essayons d’être au plus proche du corps enseignant. D’échanger avec eux, de participer au jury de soutenance par exemple. Et tout au long de l’année, nous assurons un suivi sur les bulletins de notes, l’absentéisme. S’il y a le moindre problème, nous cherchons à comprendre et à accompagner l’alternant. Ça peut d’ailleurs arriver que, lorsqu’un jeune ne se sente pas bien dans une école, nous le réorientons vers une autre. L’objectif est vraiment qu’il puisse s’épanouir en tant que salarié mais aussi en tant qu’élève.

Bouygues construction a la particularité d’avoir ouvert il y a plusieurs années son propre centre de formation, le centre Eiffel, en région parisienne. Travaillez-vous régulièrement avec eux ?

Bien sûr, à travers la formation continue principalement. D’ailleurs, 14 de nos compagnons viennent de démarrer un cycle là-bas. Ils ont une expertise au gros œuvre et vont pouvoir développer des compétences en construction bois durant cinq semaines. Côté alternance, on intègre trois à quatre talents issus du centre Eiffel chaque année.

"Un gros investissement, nécessaire, qui permet à nos équipes de progresser et d’évoluer"

Bouygues n’a pas d’autres projets de centre en région Auvergne-Rhône-Alpes ?

Non, pas à l’heure actuelle. On fonctionne déjà très bien avec toutes nos écoles partenaires. Pour le moment, c’est suffisant.

Quelle est la politique de Bouygues en matière de formation continue ?

Pour nous, c’est un vrai levier de performances. Notre offre compte entre 1 000 et 1 500 formations par an. Ça veut dire qu’un collaborateur sur deux est formé chaque année. Ça montre bien l’importance de la formation continue pour nous. Elle représente un gros investissement, nécessaire, qui permet à nos équipes de progresser et d’évoluer. Et c’est aussi l’occasion de développer les réseaux de nos collaborateurs puisque, bien souvent, lors des différentes sessions, nous mélangeons les métiers, les entités, les régions…

"Beaucoup de moyens pour valoriser nos métiers"

Pour faire face à des carnets de commande pleins, les besoins de main d’œuvre du BTP sont très importants depuis quelques mois. Pour Bouygues également ?

Bien sûr. Chaque jour, nous diffusons de nouvelles offres sur nos réseaux. Il y a plus de 100 postes ouverts sur l’ensemble du territoire Sud-Est d’ici à l’été. Nous avons des besoins dans toutes les filières. Prioritairement dans la filière travaux, que ça soit pour des postes de cadre, d’Etam ou de compagnons. Ça s’explique surtout par une croissance d’activité de plus de 10 %.

Comment faire face à ces besoins ? Faut-il renforcer l’attractivité du secteur ?

Probablement. Notre métier est attractif mais nous faisons aussi face à une réalité : le monde de la construction est pénurique et le marché de l’emploi est asséché. En France, les professions manuelles ne sont, toujours pas, les plus plébiscités. C’est donc à nous de les faire découvrir. Pour changer cet inconscient collectif qui fait dire à certains que les métiers du BTP sont trop durs, pas assez payés, sans perspective d’évolution. Tout ça, ça n’est pas vrai.

Il y a beaucoup de leviers pour valoriser nos métiers"

Comment casser cette image ?

En intervenant auprès des écoles, en allant à la rencontre de collégiens et lycéens comme nous le faisons régulièrement, avec la FFB notamment... Mais ça passe aussi par un travail avec le gouvernement, les collectivités, pour renforcer l’intérêt pour l’apprentissage. Il y a beaucoup de leviers pour valoriser nos métiers. Toutes les réflexions autour de la rénovation énergétique et des nouvelles normes environnementales vont également y contribuer. Nous devons avoir confiance en l’avenir.

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