AccueilIsèreLaurent Marmonier, Capeb Isère : "Le vrai défi, c’est la montée en compétence des professionnels"

Laurent Marmonier, Capeb Isère : "Le vrai défi, c’est la montée en compétence des professionnels"

Pour le président de la Capeb Isère, également en charge de la commission patrimoine, environnement et transition énergétique à la Capeb Aura, seule la formation permettra aux artisans du bâtiment de relever les défis de la rénovation.
Laurent Marmonier, président de la Capeb Isère et président de la commission patrimoine, environnement et transition énergétique à la Capeb Aura.
© DR - Laurent Marmonier, président de la Capeb Isère et président de la commission patrimoine, environnement et transition énergétique à la Capeb Aura.

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Face aux besoins en rénovation énergétique des bâtiments, Laurent Marmonier, président de la Capeb Isère, défend la nécessité d'offrir de vraies formations aux artisans. Rencontre.

Une feuille de route a été dressée par le gouvernement et fixe le cap de la neutralité carbone pour 2050. Selon vous, ça va être une source d’opportunités supplémentaires pour les artisans du bâtiment ?

Laurent Marmonier : Oui. Même si aujourd’hui, l’amélioration thermique des bâtiments est surtout une question que se pose les ménages les plus aisés. Pour que l’on aille vers une rénovation efficace de tous les bâtiments, il faut rendre ça plus accessible. Malheureusement, les dispositifs d’accompagnement ne sont pas forcément suffisants. Et de toute façon, si on veut répondre à la demande, il faudra une montée en compétence de l’ensemble des artisans, avec des stages longs, de dix ou quinze jours, et non pas des Qualibat passés en cinq heures chez un fournisseur. Même chose pour la formation initiale. Il faut que ces questions là soient prises en compte dans le cursus.

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Les acteurs du secteur en conviennent, les artisans du bâtiment ne sont pas suffisamment formés sur les questions de rénovation énergétique. Pourquoi, selon vous ?

Les gens se forment quand tout va bien. Quand les plannings sont stables, lorsqu’il y a de la trésorerie. Aujourd’hui, ça n’est pas le cas. Même si la commande est là, les marges sont tellement faibles que personne n’a envie de se former.

La formation des professionnels, c’est donc la clé selon vous ?

C’est en tout cas indispensable pour répondre aux défis qui se profilent. D’ailleurs, c’est toute la filière qui va devoir être mieux formée. Pas que les artisans. Les distributeurs vont, eux aussi, devoir monter en compétence. Dernièrement, j’ai rencontré des vendeurs qui déploraient le fait que, depuis plus de dix ans, ils n’avaient suivi aucun stage. Ils voient bien que ça bouge et pourtant, ils vendent toujours le même isolant, avec des rendements catastrophiques… Mais la formation, ça ne sera pas suffisant. Il faut également que l’on arrive à faire la bascule de la rénovation par geste à la rénovation globale.

"Le groupement, une solution intermédiaire"

Le groupement d’entreprises peut permettre ce basculement ?

Oui, notamment les groupements momentanés d’entreprises. C’est une solution qui permet de présenter des devis ensemble, avec chacun son assurance, en bonne entente et en bonne coordination. Mais ça n’est pas une démarche forcément simple. C’est pour cela que la Capeb demande une TVA à 5,5 % pour les travaux réalisés en groupement momentané d’entreprises. Les petites entreprises du bâtiment ne sont pas des spécialistes du secrétariat. Alors tout ce qui peut permettre de simplifier les démarches est une bonne chose.

De façon globale, quel rôle joue la Capeb pour permettre à ses adhérents de prendre le wagon de la rénovation énergétique ?

On essaie de favoriser les montées en compétence. Et les bonnes relations entre corps d’état différents. C’est-à-dire le montage de groupement.

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Pourtant, le groupement est encore très peu utilisé par les artisans. Pourquoi ?

Les entreprises s’y orientent lorsqu’elles ont du mal à trouver seule du travail. Mais à l’heure actuelle, la demande est forte. Donc il y a moins d’enthousiasme à aller vers le groupement. Les entrepreneurs du bâtiment restent des solitaires. Cependant, pour moi, la réflexion commune que permet le groupement n’est qu’une solution intermédiaire en attendant d’avoir une réelle montée en compétence de toutes les entreprises du bâtiment. Le défi est là aujourd’hui.

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