Les travaux du renouvellement des aiguillages vont bon train sur la ligne à grande vitesse (LGV) Sud-Est européen à hauteur de Montanay. Organisés en plusieurs étapes, de jour comme de nuit pour certains sur les deux voies, ils ont provoqué ce que les spécialistes appellent une LTV, une limitation temporaire de vitesse à 100 km/h, puis à 120 km/h. Ces différents dispositifs auront impacté le passage de 300 TGV.
Cofinancée par SNCF Réseau et France Relance à hauteur de 11,2 M€, l'opération consiste à renouveler et moderniser deux appareils de voie (aiguillages) sur la ligne à grande vitesse, sur une longueur de 220 mètres linéaires. Actuellement sur un plancher bois, ces équipements doivent être remplacés par des appareils sur plancher béton de technologie nouvelle.
Selon les techniciens de la SNCF, ce renouvellement s'imposait : « Ces aiguillages ont été posés en 1990 dans le cadre du prolongement de la LGV (Paris-Lyon) jusqu'à Valence et à l'approche des Jeux Olympiques d'Albertville de 1992. Ils ont donc aujourd'hui 30 ans. L'ensemble des pièces qui constitue ces installations arrivent en fin de vie (ballast, traverses, rails). Afin de maintenir la robustesse de l'axe, il convient donc de les renouveler. »
Trois sites mobilisés dans l'Ain et le Rhône
Le chantier est organisé sur trois sites. A Civrieux (Ain), l'aire de montage des appareils de voie. A Montanay, la localisation des appareils à remplacer, les aires de démontage et la base de vie. Enfin à Sathonay-Rilleux, la base des travaux, l'aire de montage des appareils de dilatation (AD) et le garage des trains de travaux.
Quant au planning de ce chantier d'envergure, après l'aménagement des aires de montage et de démontage des aiguillages réalisés pendant le deuxième semestre de d'année dernière (15 000 m³ de déblai, 13 330 m³ de remblai et 3 400 m³ de structure traités à la chaux, deux fibres optiques dévoyées et 700 mètres linéaires de clôture), le mois de mai a été marqué par la pose des six appareils de dilatation et des deux appareils de voie. Juin sera quant à lui consacré aux finitions diverses.
Concernant la méthodologie choisie, la SNCF insiste sur le fait que « la configuration des appareils, leur longueur, ne permet pas de les transporter montés sur des trains de travaux (wagons pupitres). Il est donc nécessaire de passer par un montage au préalable sur une aire à proximité du chantier pour les approcher via des PEM/LEM (Portique Extensible de Manutention/Lorry Élévateur Motorisé). Le dégarnissage s'effectue avec des bulldozers et non à la dégarnisseuse. Cette méthodologie est une première et sera déployée par la suite sur d'autres opérations de ce type sur l'ensemble du réseau LGV. »