« Pas facile pour une femme de faire ses preuves dans le monde du bâtiment, en particulier dans le métier de carreleur […] Même dans ma famille, on a essayé, au début, de me diriger vers un métier plus « féminin », avoue Marine Deneuvis, 28 ans, en formation par alternance en quatrième année ans au sein de la fédération compagnonnique du Rhône : « Nous avons très peu de candidates, admet Michel Massola, formateur depuis 18 ans en maçonnerie-carrelage, nous n'avons qu’une autre fille sur 36 apprentis en carrelage actuellement, qui a intégré cette année. En 18 ans, je n’ai vu que quatre filles en formation… »
Encouragée par ses formateurs
Par passion, et pour couper court aux « soupçons d’incompétence » des femmes-« Seule la qualité du travail parle »- affirme Marine, elle poursuit sa formation par un deuxième diplôme, le brevet professionnel (en 2 ans : 1 mois en entreprise / 2 semaines en formation) à la suite de son CAP : « J’aime cet esprit compagnon, même si je ne suis pas dans le parcours du compagnon. J’ai eu la chance d’avoir des formateurs positifs qui m’ont toujours encouragée, et cela m’a donné confiance […] »
Après avoir quitté les bancs de l’Education nationale à 18 ans, la jeune femme a travaillé jusqu’à ses 25 ans dans divers secteurs, dont la restauration, sans vraiment trouver sa voie :
« En faisant un bilan de compétence avec la mission locale de Lyon en 2018-19, j’ai visité la fédération compagnonnique, témoigne la jeune femme, et observé les métiers de menuisier, peintre, carreleur…j’ai suivi un stage d’une semaine de carreleur, c’est là que j’ai trouvé mon projet professionnel. J’ai toujours aimé travailler de mes mains sur des constructions artistiques. L’entreprise qui m’accueille en alternance actuellement (Orevale) souhaiterait me garder. C’est une opportunité pour moi, et peut-être un jour, je me mettrai à mon compte comme mosaïste-carreleur. »
©ES
Marine Deneuvis (Photo ci-dessous, avec son formateur Michel Massola)