Un projet d'urbanisation du quartier dans lequel se trouve la Cité radieuse, conçue entre 1947 et 1952 par Le Corbusier à Marseille, vient nous rappeler que le classement de la série de ses œuvres, obtenu de haute lutte en 2016, constitue bel et bien un ensemble indissociable. Car si le projet immobilier marseillais, qui prévoit notamment la construction de trois grandes tours, mettait fin au classement de la célèbre Unité d'habitation des bords de la Méditerranée, l'impact rejaillirait sur les seize autres œuvres classées. Les conclusions du rapport-enquêteur de l'enquête publique qui vient d'avoir lieu à Marseille seront donc examinées de près dans les sept pays concernés par ce classement.
Sans attendre cet avis, Antoine Picon, président de la Fondation Le Corbusier, a écrit au commissaire-enquêteur pour souligner tout l'enjeu que représente le PLUI marseillais actuellement à l'étude. Lequel prévoit une forte densification urbaine et la construction de trois tourelles, qui posent problème car elle vont boucher les perspectives visuelles de la « Maison du fada ». Or le respect de ces « cônes de vue » fait partie intégrante du cahier des charges du classement, souligne une opposante au projet, qui déclare que « l'Unesco a défini une zone tampon très restrictive autour de l'immeuble ».
Benoît Cornu, 1er adjoint au maire de Ronchamp (Haute-Saône), qui a succédé à Marc Petit à la présidence de l'association des sites Le Corbusier, indique que cette dernière « suit de près le projet immobilier controversé, car on n'a pas travaillé pendant dix ans sur ce classement pour rien ». Ajoutant que « l'association partage l'avis qui a été exprimé par la Fondation Le Corbusier et la Direction régionale des affaires culturelles ».