MOF, un prestige mais aussi une responsabilité parfois lourde à porter. C’est le constat fait par Teidy Guerinoni, plâtrier staffeur titré en 2015, au moment d’évoquer le prestigieux concours. "Selon moi, c’est une vraie fierté de pouvoir dire à mes enfants que je suis meilleur ouvrier de France. Mais professionnellement, ça n’a pas toujours été simple."
La plâtrerie, une vocation
Pour Teidy Guerinoni, le chemin vers les MOF a démarré à l’âge de 14 ans, lorsqu’il a découvert ce qui s’avérera être une vocation : le métier de plâtrier. "J’étais destiné à poursuivre mes études mais une rencontre avec un artisan a tout changé, indique le plâtrier-staffeur installé à Montagny, dans le Roannais. Je ne sais pas expliquer pourquoi, mais le travail du plâtre m’a tout de suite plu."
300 heures de travail pour préparer l'examen des MOF
Bien décidé à devenir maître de son propre navire, il a créé son entreprise, en 2012. "J’avais travaillé en tant que salarié dans quelques entreprises mais ça ne me convenait pas. Alors j’ai sauté le pas. Depuis, je travaille sur des projets de rénovations, décorations, plafonds, gypseries… Des choses assez techniques sur lesquelles je me fais vraiment plaisir."
C’est aussi en 2012 qu’il a préparé, pour la première fois… le concours de Meilleur ouvrier de France. "J’avais déjà participé à d’autres concours, comme les Olympiades des métiers donc pour moi, faire les MOF, c’était la suite logique."
"Lorsque l’on devient MOF, on défend un savoir-faire"
Pourtant, faute de temps, Teidy Guerinoni n’est finalement pas allé au bout de la démarche. "Mais j’avais toujours ça en tête et j’ai retenté ma chance en 2015."
Pour mettre toutes les chances de son côté, le plâtrier ligérien s’est astreint à une discipline rigoureuse. "Au total, ça a dû me prendre près de 300 heures de travail." Un investissement payant qui a permis à Teidy Guerinoni d’obtenir la fameuse médaille tricolore. "Une sacrée fierté pour moi. Mais aussi un engagement à vie. Lorsque l’on devient MOF, on défend un savoir-faire. Et la médiocrité doit être bannie de notre activité."
Teidy Guerinoni : "J’ai failli couler ma boîte"
S’il ne regrette pas son engagement, Teidy Guerinoni reconnait aussi que ce titre de MOF n’a pas eu que des répercussions positives. "L’année d’après, j’ai failli couler ma boîte, lâche même le plâtrier roannais. Être meilleur ouvrier de France faisait peur à ma clientèle. Pour eux, j’étais devenu trop prestigieux, trop cher…"
Alors, depuis, l’artisan ne cherche pas à forcément communiquer sur son titre. "Pour moi, être MOF, c’est un vrai honneur. C’est la récompense de tout le travail que j’ai accompli. Même si ça ne m’a pas servi au quotidien."