« En 2017, nous nous sommes lancés dans l'aventure. Le dossier pour devenir Maître artisan a pris pas mal de temps. Mais on y est arrivé et c'est surtout grâce à Mireille… » Thierry Besançon, électricien à Viriat, commune située à quelques encablures de Bourg-en-Bresse, rend un sympathique hommage à son épouse. C'est elle en effet qui a monté de toutes pièces le fameux dossier, multiplié les démarches afin d'obtenir le feu vert de la commission régionale de qualification. « Nous avons dû franchir un obstacle, reconnaît la jeune femme chargée de la gestion administrative de la TPE. Nous prenons régulièrement des stagiaires, mais peu ou pas d'apprentis. La commission a finalement estimé que nous méritions une équivalence ».
Pour Thierry Besançon, la formation des jeunes et la transmission du savoir est une évidence. « Le problème, explique-t-il, c'est que je suis seul sur le chantier. Impossible donc de partager l'accompagnement du jeune. Il y a plus de souplesse avec un stagiaire en Bac Pro ».
Une reconnaissance et une fierté
Créée en 2005, l'entreprise Thierry Besançon Électricité a démarré tranquillement, avant de trouver sa vitesse de croisière. « Maître artisan est une nouvelle étape, souligne l'électricien bressan. C'est une fierté et, pour les clients, un gage de sécurité. Ce n'est pas l'augmentation de la charge qui nous a motivés car, depuis deux ans, l'entreprise tourne à fond. On le doit beaucoup au bouche-à-oreille et au site internet que Mireille a réalisé avec le soutien de la Chambre de métiers et de l'artisanat de l'Ain, avec laquelle elle a multiplié les formations en informatique et en comptabilité ces dernières années, et on ne peut que s'en féliciter ».
Beaucoup d'électricité traditionnelle, un peu de domotique et d'automatisme... Thierry Besançon, titulaire d'un DUT de Génie électrique, travaille en priorité pour des particuliers. « Un peu de professionnels aussi, précise-t-il. On me demande de plus en plus d'intervenir dans le tertiaire. Avec mes collègues des environs, nous travaillons en réseau et surtout en bonne intelligence. Mais ce n'est pas simple, car eux-mêmes ont du mal à assumer davantage de travail ».
Mireille et Thierry Besançon regardent l'avenir sereinement. La cinquantaine à peine franchie, le couple d'artisan a réussi son ancrage. Mireille aura même pris le temps d'élever leurs trois enfants, avant de prendre en main la gestion de la société. Thierry s'active quant à lui du matin au soir sur ses chantiers autour de Bourg. « Nos journées sont bien remplies, mais c'est un chouette métier, insistent-ils. Et puis devenir Maître artisan… Quel bonheur ! »