De formation ferronnier métallier, Gunther Lepoutre a fondé son entreprise Forge & Design en 2004. Fier de représenter les métiers de la ferronnerie et dans un esprit artistique, ce Haut-savoyard concentre son activité dans le secteur du haut de gamme et du luxe.
"Dans ce milieu, on trouve la possibilité de travailler sur des oeuvres assez sophistiquées", souligne l’artisan. Au fil des années, les travaux de Gunther ont pris de l’ampleur et la demande a continué d’être au rendez-vous. Appelé sur des chantiers assez conséquents, le ferronnier a dû restructurer son entreprise en faisant appel à des dessinateurs et en créant un bureau d’études.
De l’art à l’utile
"On a connu de très belles expériences, notamment aux Etats- Unis, à Londres, Saint-Tropez, chez les voisins en Suisse, à la capitale... On a vendu nos ouvrages un peu partout, c’est en quelque sorte un challenge pour nous", livre Gunther Lepoutre.
Habituée à créer des ouvrages artistiques, l’équipe des ferronniers a dû s’adapter à la nouvelle demande. L’offre de l’entreprise a finalement muté pour créer des escaliers et des portails. Même si l’usage artistique est moins recherché, les pièces sont retravaillées de manière à être plus décoratives et uniques en leur genre.
Une collaboration avec Philippe Starck
Le montagnard définit ses ouvrages comme du "patrimoine vivant destiné à perdurer dans le temps". Même si le coeur du métier n’est pas la restauration, les ferronniers pratiquent des techniques séculaires, "qui sont celles qu’on utilisait il y a 500 ou 600 ans", précise-t-il.
Gunther se rappelle notamment sa collaboration avec le designer français Philippe Starck : "On a imaginé une ferrure forgée et patinée d’une quinzaine de tonnes de charpente. Un véritable projet technologique". Récemment, en transformant des simples objets en ouvrage raffinés, Forge & Design a conçu des portes étoiles en PVD couleur laiton, "pour reconstituer une voie lactée avec un éclairage LED à l’endroit où se trouve l’arche" destinées à un client aux Caraïbes.
Le lauréat du trophée de la communication en 2008 a souhaité adhérer à la CAPEB de manière à valoriser les métiers d’art dans l’artisanat. Selon Gunther Lepoutre, il n’y a pas de recette miracle pour atteindre la réussite. Il faut simplement s’accommoder à la demande. Pour ce faire, l’artisan compte étendre son activité en corrélation avec le digital.