En Auvergne-Rhône-Alpes, les chantiers ont redémarré pour une très large majorité des adhérents Capeb : 94 %, si l'on en croit la dernière enquête réalisée par la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment.
Si ces résultats sont encourageants, ils mettent également en exergue des disparités entre les différentes entités et démontrent, s'il le fallait, combien il est important de poursuivre les mesures d'accompagnement et de soutien par l'ensemble des acteurs publics et privés. En effet, alors que 38 % des sondés déclarent être revenus à un rythme normal d'activité (voire en progression pour 18 % d'entre eux), 40 % accusent encore un rythme au ralenti. 2 % des entreprises restent, elles, encore à l'arrêt.
Dans l'ensemble, on s'aperçoit que le niveau d'activité est identique, voire même supérieur à l'« avant-Covid » pour 56 % des entreprises !
Les artisans restent optimistes
Les principales difficultés remontées par les personnes interrogées concernent l'approvisionnement en fournitures et matériels de chantiers (1 entreprise sur 4) et la réorganisation des chantiers liée à la mise en œuvre des préconisations de sécurité (1 entreprise sur 5). L'accès aux déchetteries reste également problématique pour un certain nombre d'entre elles.
Côté financier, ce sont les surcoûts liés directement au virus qui font mal. Entre les équipements de protection individuels (EPI), le matériel de nettoyage et de désinfection des locaux et des chantiers et le temps passé à gérer les nouvelles mesures sanitaires, 19 % des artisans estiment qu'il faudrait majorer leur taux horaire de 3 à 5 % pour absorber ces frais supplémentaires. Ils sont néanmoins 83 % à déclarer qu'ils ne répercuteront pas ces montants sur les chantiers en cours.
En dépit de ces difficultés, on assiste à un regain d'optimisme chez les entreprises : 75 % sont confiantes en l'avenir.
L'apprentissage fortement impacté
Du fait de l'interruption des formations en cours, l'apprentissage a malheureusement sévèrement souffert de la crise. Il est toutefois intéressant (et rassurant !) de noter que 86 % des entreprises qui avaient embauché un apprenti ont bien prévu de poursuivre son contrat.
Selon Dominique Guiseppin, président de la Capeb Auvergne-Rhône-Alpes, le plan de relance de l'apprentissage annoncé par le gouvernement le 4 juin « va dans le bon sens ».
Primes à l'embauche de 5 000 à 8 000 €, aides financières élargies, exonération des charges, délai supplémentaire de six mois pour permettre aux jeunes de trouver une entreprise, moins de contraintes administratives au bureau et sur les chantiers, accompagnement spécifique sur la sécurité, livraison d'équipement informatique… Autant de mesures annoncées par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, qui réjouissent les acteurs de la formation. Aux premières loges, Christelle Rozier, présidente de BTP CFA Auvergne-Rhône-Alpes, qui s'investit en parallèle dans la conduite d'une campagne de communication pour promouvoir l'apprentissage.