Pour Jérôme de Tomasi, le constat est clair, sur les chantiers, "les déchets sont typiquement l’élément dont personne ne veut s’occuper. Le secteur cherche avant tout la simplicité, ce qui pousse la plupart des conducteurs de travaux à traiter avec un prestataire unique, prenant tous les déchets en charge", explique le fondateur de Waste marketplace. Et ce sans tenir compte du coût, de la traçabilité et de l’optimisation.
Alors, bien décidé à faire bouger les lignes, l’ancien de Bouygues et Vinci a eu une idée. "Elle est née, lorsque je travaillais pour Suez. J’étais directeur des affaires financières et je me rendais compte tous les jours que gérer les déchets et les différents prestataires associés étaient souvent très chronophage pour les chantiers. Et que ça n’était pas possible d’avoir une vision claire et d’ensemble."
Jérôme de Tomasi, PDG de Waste marketplace : "C'est de l’écologie pragmatique"
Au fil des années, l’idée mûrie et fini par se concrétiser en 2018, grâce au programme d’intrapreneuriat de Vinci, Léonard. "Mon concept était de saucissonner la gestion, en faisant appel à plusieurs prestataires au lieu d’un seul. Le but final étant de simplifier la démarche et d’optimiser les coûts."
Pour ça, il a imaginé une application, Waste marketplace, qui permet de repenser le processus dans son ensemble et d’amener de la simplicité sur les chantiers. "Concrètement, nous sommes courtiers en déchets, indique Jérôme de Tomasi. Ça nous autorise à prendre en charge les déchets de nos clients : la collecte, le traitement… Pour ça, on va faire en sorte d’aller chercher la solution la plus efficace pour lui. On est en mesure de lui dire, « le meilleur pour traiter du gravât à cet endroit, c’est untel, pour la ferraille, c’est celui-là… » Tout ça au sein d’une seule offre et en quelques clics sur l’application. Pour résumer, on offre la simplicité d’un prestataire unique mais avec toute la richesse et la diversité du marché."
Une promesse que le fondateur de Waste marketplace affirme tenir grâce à son réseau de 500 prestataires. "Chaque jour, on est sur le terrain pour les rencontrer et les tester. C’est ce qui nous permet de dire à nos clients ce qu’ils font, avec quels équipements, quels moyens… A chaque fois, on s’assure de la conformité réglementaire et de la meilleure valorisation, le tout au meilleur prix." De quoi faire rimer préservation de l’environnement et réduction de la facture. "Ce que l’on fait, c’est de l’écologie pragmatique", indique Jérôme de Tomasi.
Waste marketplace bientôt à l’étranger
Une méthode qui a permis à Waste marketplace de convaincre quelques grands noms du BTP. "Aujourd’hui, on travaille avec Vinci (NDLR : principal actionnaire), Bouygues, Spie Batignolles, GSE… Et on a aussi des clients dans l’industrie, un secteur qui se développe très rapidement", indique Jérôme de Tomasi qui ne cache pas son ambition de développer le concept hors de l’Hexagone.
Mais, pour continuer à grandir, la start up villeurbannaise, qui emploie une quarantaine de personne, avait besoin de financement. C’est dans cette optique qu’elle a pu lever 2M€ de fonds, grâce à l’entrée au capital de SMA BTP. "Ce qui nous a permis de recruter des commerciaux qui vont continuer à faire grandir notre réseau de prestataires. L’objectif étant que notre maillage soit le plus dense possible pour rendre notre solution toujours plus optimale."